Les Editions Bof

1944, état du Wisconsin. C'est la guerre ; on tiendra à vous le faire remarquer pendant les 30 premières pages, avant que l'auteur ait récité tout son cours de quatrième, puis on l'oubliera avec complaisance. Jane se rend à la parade de la marine américaine, qui s'apprête à appareiller pour aller torpiller du nazi, quand un jeune matelot s'approche et lui roule une galoche.

Il voulait simplement prouver à ses potes qu'il n'était pas gay -compréhensible, puisqu'ils partageront la même cabine- mais pour Jane, c'est la révélation : elle tombe instantanément et éperdument amoureuse de Jack. Et puis, Jane et Jack, ça sonne bien. C'est facile à retenir.

Jack est marin sur l'USS Alabama. On ne sait ni à quel poste, ni quel grade ; l'auteur non plus. En même temps, elle ne sait pas ce qu'est un sabord, et avouons-le sans détours : le cadre n'est là que pour justifier des tenues façon Marilyn Monroe et des cheveux gominés.

Jack s'en va pour un moment. Jane est donc un peu tristounette et jure de garder le contact en s'envoyant des télégrammes d’une platitude sans nom, genre « La guerre finira un jour ; seul l’amour est éternel » ou « Je viens de tuer un homme, Jane ; j’ignore si je pourrai jamais soutenir ton regard à nouveau. »

Nous en arrivons au « seulement voilà » présent dans toute bonne quatrième de couverture : Jane rencontre, à l’usine où elle fabrique des uniformes pour les valeureux GI, un jeune homme idéaliste du nom de Josh. Comme pour Jane et Jack, il faut imaginer qu’il y a un D avant le J, mais on ne l’écrit pas sinon ça ferait moins cool.

Josh est pacifiste : il est convaincu que la guerre c’est mal parce qu’on y tue des gens. Jane trouve ça logique malgré son éducation républicaine –ses parents voteront Ronald Reagan quelques années plus tard. Elle doute. Elle réfléchit. Pendant de nombreuses pages.

Jane se rapproche de Josh malgré son amour pour Jack. On vous laisse deviner la suite. Allez, faites un effort : c’est pas dur.

Nombre de pages : 409

ISBN : E=MC²#HH

Prix : 17€ et un peigne